Avec des amis comme ça, la liberté n’a pas besoins d’ennemis

Je veux bien croire que la communauté internationale soit «unie» dans la condamnation d’une attaque barbare contre la «liberté d’expression» et de la presse. Le geste des terroristes est en effet dégoutant. Sauf que là, j’en ai vraiment assez de l’hypocrisie des pleureuses et des moutons. La liberté de presse, elle se porte de plus en plus mal partout dans le monde et presque personne ne la défendait avant les attentats.

À ce propos, j’aimerais vous partager une petite liste non-exhaustive des responsables politiques de partout dans le monde maltraitant eux-mêmes cette liberté de presse qui étaient aux côtés de François Hollande à Paris dimanche. Je vous avertis, c’est long. Et ça remet les choses en perspective un peu… rapidement, on voit qu’avec des amis comme ça, les libertés de presse et d’expression n’ont pas besoin d’ennemis.

  • Le premier ministre espagnol Rajoy, dont le gouvernement vient juste de faire passer une loi bâillon imposant des restrictions extrêmement fortes dans le droit de manifester (2 fois pire que la loi 78 et P-6)
  • Le ministre des affaires étrangères Lavrov de Russie. Ai-je vraiment besoin d’expliquer l’absurdité de la présence d’un ministre de Poutine (dont les services secrets ont assassiné des journalistes) dans un rassemblement pour la liberté de presse?
  • L’ancien président français Sarkozy, qui a fait dérober les ordinateurs du journal Le Monde et de Mediapart et fait saisir les enregistrements de journalistes qui enquêtaient sur ses affaires avec la justice
  • Le ministre des affaires étrangères égyptien, qui a fait détenir le journaliste Shawkan pendant 500 jours
  • Le roi Abdallah de Jordanie, pays qui a l’année dernière fait condamner un journaliste palestinien à 15 ans de prison avec travaux forcés
  • Le premier ministre turc Dayutoglu, pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde selon Amnesty International
  • Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont l’armée a tué 17 journalistes à Gaza l’année dernière
    Le ministre des affaires étrangères algérien Lamamra, dont le régime qu’il représentait dimanche a mis en «détention provisoire» le journaliste Abdessami Abdelhai depuis 15 mois sans fournir de motif
  • Le ministre des affaires étrangères des Émirats Arabes Unis, qui en 2013, a réduit au silence un journaliste pendant un mois de peur de révélations
  • Le premier ministre tunisien Jomaa (heureusement sur le départ), qui a récemment fait enfermer le blogueur Yassine Ayan pour 3 ans pour «diffamation envers l’armée», car il contestait les méthodes de l’armée pour traquer les terroristes
  • Les premiers ministres de Géorgie et de Bulgarie, pays qui détiennent le triste record d’attaques et de passages à tabac de journalistes, sans parler des assassinats de plus en plus nombreux, particulièrement en Géorgie.
  • Le premier ministre Samaras de Grèce, où la police anti-émeute a battu et blessé 2 journalistes dans une manifestation en juin dernier, alors qu’ils étaient clairement identifié comme journalistes.
  • Le président Keita du Mali, où les journalistes sont radiés dès lors qu’ils traitent du non-respect des droits de l’Homme latent dans le pays
  • Le ministre des affaires étrangères du Bahreïn, deuxième pays à enfermer le plus de journalistes par habitant, en plus de la torture que subissent parfois les journalistes récalcitrants.
  • Le Sheikh Mohamed Ben Hamad Ben Khalifa Al Thani du Qatar, qui a fait enfermer un poète pendant 15 ans pour avoir écrit le «poème du Jasmin»
  • Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a fait emprisonner plusieurs journalistes pour l’avoir «insulté» en 2013
  • Le premier ministre slovène Cerar, qui a fait condamner un blogueur à 6 mois de prison pour «diffamation» en 2013
  • Le ministre polonais Kopacz, dont le gouvernement a lancé un raid contre un magazine pour saisir des enregistrements embarrassants pour le parti au pouvoir
  • Le fameux premier ministre hongrois Viktor Orbán, dont Amnesty International dit qu’il a rien de moins «mis fin à la presse libre» dans le pays.

Pleurons tous la liberté de presse, mes amis, car elle est en train de mourir. Sauf que les terroristes ont peu à y voir…

Source de la liste (à laquelle j’ai ajouté des informations et enlevé certains trucs plus contestables) : http://www.legrandsoir.info/ils-etaient-dans-les-rues-de-paris-dimanche.html

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